Biographie
Biography

Enregistrements
Recordings

Citations
Quotes

Ouvrages
Books

Partitions & Piccolo
Scores & Piccolo

Liens
Links

BIOGRAPHIE - Biography


english version

1978

Maurice ANDRE 

(1933-2012)



"Il y a des vies et il y a des destins. Le parcours de Maurice André relève de la seconde catégorie.
Dieu a placé un don musical exceptionnel entre ses mains,
son père lui a donné la trompette,
la Mine lui a donné la force et les valeurs morales, 
Léon Barthélémy a vu en lui le prodige, Raymond Sabarich l'a formé et, enfin, son épouse Liliane,
l'a accompagné et soutenu tout au long de sa carrière.
C'est ce qui s'appelle le Destin, un destin de lumière. Sans Destin il ne peut y avoir de génie.
Le travail ne suffit pas aux hommes, il faut que Dieu s'en mêle. "

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Jean-Michel René SOUCHE (Jan LEONTSKY)


Coll.Jean Pirot

*

Le prodige

Maurice André est né le 21 Mai 1933 à Rochebelle, faubourg jadis minier de la ville d'Alès, dans le Gard. 
C'est au cœur des Mines que Maurice André grandit et commence à connaître la trompette car son père en joue dans
l'Harmonie des Mines ou la Fanfare d'Alès. Le père de Maurice André joue très souvent et 
se produit aussi bien dans les bals que dans les kiosques à musique. A noter que le frère de Marcel-Jean André , Jean André, fit aussi
de brillantes études au concersatoire de Paris et fit sa carrière à la musique de la Flotte de Toulon pour la terminer au 
Conservatoire de Nîmes où Raymond André (frère de notre trompettiste) lui a succédé. Voilà une famille de musiciens !

Au centre, le père de Maurice ANDRE

Marcel-Jean ANDRE à  la trompette. Brass Bulletin 1978.

Marcel-Jean ANDRE  était un homme simple qui éleva ses enfants dans les vraies valeurs.
Maurice raconte que dans la modeste maison paternelle, il y avait des bancs autour de la cheminée.
Son père disait : "Lorsqu'on se paiera une chaise, ce sera déjà le début de l'égoïsme".

(Srce. Conversation avec Alain Duault)

1944 : La guerre survient, avec ses dangers et Maurice André est envoyé en Lozère où il va apprendre 
le solfège durant deux années avant même que de pouvoir toucher à son premier cornet Couesnon, cadeau de prix, 
pour un père d'origine modeste. Maurice André fera ses premières armes avec le cornet, instrument 
pour lequel il reconnaîtra l'aspect très formateur pour son âge. Les progrès du jeune Maurice sont fulgurants. 
Il commence à se produire aux côtés de son père. C'est M. Barthélémy, professeur au Conservatoire
de Nîmes et ancien élève de Merri Franquin, qui dirigera le jeune Maurice André dans ses premières études musicales.

M. Barthelemy disait au jeune Maurice :
"La trompette est un instrument rébarbatif
qu'il faut prendre par la douceur".

Maurice André déclara : "Je crois que je dois beaucoup à cette phrase."


A gauche : Léon Barthélémy


"Raymond Sabarich fait partie, avec mon père
et mon professeur alésien Léon Barthélémy, des
trois fusées porteuses qui m'ont hissé au sommet.
Je n'omets pas non plus la présence de Liliane, 
mon épouse(...)"  M.A

C'est la musique qui passionne, avant toutes choses, notre jeune prodige. Maurice André doit 
cependant travailler à la Mine, évidemment. Malgré un travail épuisant, il continue à progresser
et n'abandonne pas son instrument, bien au contraire. Un grave accident - qui faillit lui coûter la vie
- l'oblige à s'arrêter de travailler... mais son cornet, lui, ne le quitte pas.
 
Le jeune Maurice ANDRE se souvient :

"Quelle que soit l'heure où je m'étais couché pour jouer dans un bal,
je faisais le lendemain, dès huit heures, mes trois heures de trompette."


*

*Destin

La "chance" de sa vie sera celle de pouvoir s'engager dans l'armée. Le 8ème régiment de transmissions recrute des musiciens. 
Maurice André a 18 ans et il est désormais à Paris. Nous sommes à l'automne 1951. Le trompettiste entre au
Conservatoire de la rue de Madrid dans la classe de Raymond Sabarich. Ce dernier est un maître dur, juste, et grand technicien.
C'est Sabarich qui oblige Maurice à abandonner sa chère trompette Aubertin pour une Selmer en Ut. 
A 19 ans, Maurice André obtient le premier prix d'honneur de cornet à pistons. 
En 1953, il obtient le premier prix de trompette. Sa carrière est lancée. 
Ce premier prix amorce une ascension irrésistible qui ne s'arrêtera plus.


Raymond Sabarich - ©Archives Selmer

Note :  Raymond Sabarich (1909-1966), natif de Toulouse comme Charles Chaynes, fut l'un des trois fondateurs
de l'Ecole française de trompette avec 
Merri Franquin et Eugène Foveau. Bien entendu, J.B Arban reste, 
pour ainsi dire, le "père" des trois. Ecouter jouer Sabarich (Pêcheurs de Perles. France Musique) et lire une biographie.

"Il y a beaucoup d'ouvriers mais peu d'artistes" (Sabarich)

(Entretien avec JP Mathez)

Notre grand trompettiste entre dans l'orchestre Symphonique de la Société
des Conservatoires aux côtés de Louis Menardi. Il joue alors une trompette Aubertin.

Orchestre de l'Ortf avec Maurice ANDRE

En Septembre 1953, Maurice est trompette solo des Concerts Lamoureux , 
cependant, il joue beaucoup et partout (Cirque Medrano, Théâtre Mogador, Night-Club la nouvelle Eve...) 
Il est ensuite engagé à l'Orchestre philharmonique de la radiodiffusion française,
le "Philarcomique", comme on disait alors.

Avec l'orchestre de l'ORTF
à Bade-Godesberg (Bonn) en 1969 
pour le Concerto de Jolivet

Le découvreur d'horizons


En 1954, il remporte le premier prix du Concours international d'interprétation musicale de Genève
Il va dès lors entreprendre une carrière de soliste et faire redécouvrir au plus large public un répertoire inouï pour l'époque.
En effet, c'est lui qui conférera ses lettres de noblesse à la trompette (piccolo, entre autres), 
jusque-là reléguée dans des fonctions subalternes. Par son travail, sa curiosité insatiable, 
son génie interprétatif, Maurice André anoblit la trompette.

Monaco - 1963

...........................................................................................................................Coll.Guy Touvron

*

*

Munich : le défi et la gloire

A 30 ans, alors qu'on l'avait sollicité pour faire partie du jury du Concours international de Munich (ARD),
Maurice André - sur le conseil de Roger Delmotte - force le destin et s'inscrit à ce même concours...comme candidat. 
Et il remporte le premier prix. Maurice André est entré dans la légende et n'en sortira plus. 
Il enchaîne concerts après concerts et rejoint le grand Adolf Scherbaum dans l'interprétation
redoutable du 2ème Brandebourgeois de Johann Sebastian Bach. Ce morceau deviendra son
"signe de reconnaissance" avec la Badinerie de la Suite en Si mineur. Il rencontre les plus grands :
Richter, Karajan (prononcez "Karjan", comme Maurice), Münchinger...Toujours avec simplicité et modestie.

Certaines de ces années, le grand trompettiste aura donné jusqu'à 250 concerts.

*"Les Allemands ont beaucoup fait pour moi et n'ont jamais cessé depuis. Au début,
les organisateurs français ne croyaient pas du tout aux possibilités de mon instrument." MA

*

*

Le pédagogue et l'homme médiatique

En 1964, suite au concours Chaban-Delmas, Maurice André est nommé professeur au 
Conservatoire de Paris où il remplace son cher maître Raymond Sabarich. 
Là, il est aux côtés de Ludovic Vaillant (successeur d'Eug
ène Foveau) et de Roger Delmotte. 
A l'initiative de Maurice André, la Ville de Paris crée son premier concours international 
(Concours Maurice André). Des 
élèves de Maurice, on retiendra notamment : 

Guy Touvron, Bernard Soustrot, Thierry Caens et Jacques Jarmasson.

"La création du concours international de trompette Maurice André
aura été parmi mes plus grandes joies." M.A

En 1980, l’émission de Jacques Chancel -le grand échiquier - ouvre ses portes à Maurice André 
et un très large et jeune public découvre le Maître dans toute la perfection de son art. 
Le succès de cette émission poussera Chancel à renouveler l'expérience,
8 années plus tard. Maurice acquiert v
éritablement la célébrité.

* *"Maurice ANDRE est un humaniste qui ne se sait pas (..) C'est un homme simple.
Il n'est pas comme certains qui, n'ayant pas de talent, croient que les autres vont leur reconnaitre du génie."

Jacques Chancel

La sérénité

A partir du début des années 90, le grand artiste quitte Paris pour le calme du pays Basque.
Il vit  entre l'oc
éan et la montagne, dans cette simplicité qui lui est propre et 
peut s'adonner à sa passion pour la sculpture sur bois.

Ses enfants, Béatrice (Hautbois) et Nicolas (Trompette), se sont joints à lui pour constituer
un trio familial que l'on a pu entendre par toute l'Europe, pour le plus grand bonheur des mélomanes.
Il faut noter une autre participation familliale, plus ancienne, celle du fr
ère de Maurice, 
Raymond Andr
é, trompettiste qui a enregistré notamment le Concerto de Molter (1971,
avec J-F Paillard), ainsi que jou
é en concerts avec Maurice et Nicolas.
Force est de constater que, rarement, tout au long de sa vie, le Maître Maurice André a "fait la plancha" 
("faire la planche", signifie se reposer, pour les Alésiens). Il n'a eu de cesse de travailler, de se perfectionner, 
d' apprendre toujours et encore, de redécouvrir des pans entiers de musiques oubliées ou délaissées, 
de rencontrer les hommes et de faire vivre la Musique avant tout...L'émotion...
Ce sont là les véritables manifestations du génie interpr
étatif de Maurice André.

Maurice André est décédé dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 Février 2012 à Bayonne, Pyrénées-Atlantiques.
Il avait inscrit ces mots sur une sculpture réalisée en mémoire de son grand ami Jean-Pierre RAMPAL :


"Même si tu n'es plus avec nous, tu es devenu immortel par ton Art, et donc toujours avec nous." 




*

Quelques récompenses

1987 : Victoires de la musique classique
2000 : Médaille d'or de l'Académie des Arts, Sciences et Lettres
2006 : Les Américains le proclament "Meilleur trompettiste au monde

TOP 12 des Cuivres du XX
ème siècle

Maurice Andr
é (848)
Louis Armstrong (649)
Wynton Marsalis (485)
Arnold Jacobs (431)
Miles Davis (394)
Adolph Herseth (305)
Dennis Brain (276)
Dizzy Gillespie (263)
Christian Lindberg (243)
Philip Jones (173)
Maynard Ferguson (171)
Herman Baumann (160)

(Source : Brass Bulletin)


Distinctions


FRANCE : Légion d'honneur
ANGLETERRE : Membre de l'Académie royale
HONGRIE : Equivalent de la 
Légion d'honneur

*

Maurice ANDRE et son épouse Liliane, personne discrète,
aux grandes qualités humaines, qui a contribué à gérer magnifiquement sa carrière.
Ils ont fété leur cinquante ans de mariage en juin 2006.


Le 21 Mai 2008, Maurice André a fêté ses 75 ans et la Ville et l'Office 
du tourisme d'Alès ont organis
é un grand hommage au trompettiste.

Voir le programme de cet hommage par sa ville natale

« Si je vis aujourd’hui au Pays Basque, mon cœur reste à Alès.
J’ai été très sollicité ces derniers temps à travers toute la France pour réaliser des émissions autour de mon anniversaire,
 mais j’ai préféré décliner. Je préfère arroser mes 75 ans à Alès, avec de vrais amis. » 

Maurice ANDRE

Lire une interview donnée à l'occasion de ses 75 ans. 

75 ans !

Voir un reportage télévisé, réalisé lors de ce grand événement.

*

LE DERNIER CONCERT DU MAITRE

BEZIERS 9 Octobre 2008

CATHEDRALE St NAZAIRE

*

Le 20 février 2009, Alain Duault (sur France 3) diffuse un documentaire de 
Franck Chaudemanche, intitul
é "Maurice ANDRE, intime" 

*
*

"Sans Liliane, rien n'aurait été pareil. Elle a joué
un rôle primordial à chaque instant de ma carrière." M.A


*

Le célèbre trio ANDRE


 Nicolas André, Maurice et Béatrice
(copyright. Nelly Eschke)

"Un artiste peut puiser des forces immenses
grâce à l'amour conjugal, à l'harmonie familiale
et à un cercle de véritables amis." M.A

Retour haut de Page